Une kyrielle de motifs d’insatisfaction voire de frustrations nous rongent. Qui pour des projets inachevés, qui pour des actes manqués sous l’autel d’espoirs déçus… Et pourtant une nouvelle année agite, dans notre subconscient, son lot d’espérances, peut-être pas nouvelles, mais chaque fois renouvelées. Un célèbre proverbe africain ne nous enseigne t-il pas que « l’espérance est le pilier du monde »? Au demeurant, faisons échos à cette maxime de Voltaire :  » J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé. ». Décidons d’être heureux en 2016, parce que c’est bon pour le moral, et le moral est bon pour l’action.

Quelle action ? – m’interrogerez-vous. Il est évident qu’au Bénin l’année 2016 résonne fortement comme élection présidentielle au travers de nos tympans. Chacun, selon une introspection et sa conscience, devra écrire de nouveau l’histoire de notre pays, telle qu’il souhaite la vivre. L’histoire, la plus belle, est celle-là que vous avez rêvée pour vous-même et pour les autres; pas celle qui vous est imposée dans un tour de vis aliénant.
Il est en revanche certain, que lorsque l’élite d’une communauté démissionne face aux dérives de l’achat des consciences politiques, ladite communauté toute entière court à sa perte.

Les Hommes et les partis politiques ont-ils vraiment une valeur marchande ? Le soutien aux candidats à la prochaine présidentielle, aujourd’hui plus qu’hier, se marchanderait et se conclurait comme sur un marché de titres en bourse qui flambent ou décroissent en fonction du contexte. S’il est un combat aujourd’hui susceptible de nous fédérer, mobiliser toutes nos énergies, nonobstant nos diverses affinités politiques, c’est bien celui de nous dresser contre la marchandisation de certains acteurs de la classe politique. Il nous faut collectivement exiger des politiques soupçonnés qu’ils lavent leur honneur en prouvant leur innocence.

En tout état de cause, gardons à l’esprit que nous détenons une ultime arme de sanction lors de notre propre « jugement dernier » – en attendant d’aller rendre compte à Notre Créateur – arme que nous devrons dégainer dans l’intimité décisive de l’isoloir abritant l’urne. À tout le moins, nous pouvons nous accorder à ne pas nous résigner, car la renonciation annonce le déclin de toute société minée par ses maux, tandis que la persévérance dresse le lit pour son apogée !

Heureuse et fructueuse année 2016 à toutes et à tous.
Puisse le Très-Haut veiller sur le Bénin, l’Afrique et le monde.

Amen.