<<Rassembler l’Afrique autour de décisions contraignantes pour faciliter l’épanouissement de nos populations dans un cadre sécurisé…>>, ainsi s’exprimait hier le Président togolais, initiateur de l’organisation du Sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement. La nécessité de sécuriser l’espace maritime en Afrique se justifie par le fait que le tiers de la superficie du continent africain est une surface constituée d’océans et mers. 38 pays sur les 54 que compte l’Union Africaine ont une façade maritime. Mais surtout 90% de nos importations et exportations transitent par la mer. D’où toute vulnérabilité de nos Océans et côtes représente un frein non négligeable à notre croissance économique.

Une démarche pro active
Le sommet de Lomé démontre à souhait que lorsque nos dirigeants s’investissent valablement, en faisant montre de volonté politique, les résultats s’annoncent sous d’heureux auspices. J’emprunterai quelques mots au Président en exercice de l’Union Africaine, SEM Idriss Déby Itno pour illustrer mon propos: <<ce sommet est l’un des plus réussis de notre union, pour ne pas dire le plus réussi, parce qu’il a été très bien préparé à l’avance et bien organisé. Nous avons fini nos travaux avant même le terme prévu. L’Afrique vient de donner un signal fort et un bel exemple à la communauté internationale à partir de Lomé >>. Et au Président Denis Sassou N’Guesso de renchérir dans une déclaration commune des Chefs d’Etats de l’Union Africaine à l’endroit de leur hôte: << rendons un vibrant hommage à notre frère Faure Essozimna Gnassingbé, Président de La République togolaise, d’une part pour son initiative par rapport à la tenue de ce sommet crucial et d’autre part pour la parfaite organisation… Nous avons été reçus en convivialité et fraternité africaines dans l’efficacité…>>.

La persévérance qui gagne
L’unité et la solidarité agissantes africaines viennent d’opérer leur magie relativement aux questions de piraterie, pêche illicite, pollution maritimes, etc.
La charte de Lomé, adoptée et signée ce samedi 15 Octobre 2016 par une trentaine de pays est l’heureux aboutissement d’un long et laborieux processus. Le mérite revient surtout au leadership discret mais efficace du Président togolais accompagné par son gouvernement. En effet, depuis la déclaration du chef de l’Etat togolais dans le sens de l’élaboration d’une charte contraignante portant sur la sécurité maritime et le développement lors d’un sommet de l’Union Africaine en 2014, s’en est suivi un âpre cheminement de préparation à la fois technique (diplomatie de coulisse en plaidoyer et lobbying) et organisationnel (Lomé s’est faite belle et apte à accueillir plus de 3.000 participants venus d’Afrique et d’ailleurs avec des infrastructures de pointe). L’adoption de la Charte de Lomé que bien des sceptiques disaient impossible à réaliser, vient ainsi nous enseigner qu’il faut une volonté d’airain, une persévérance à toute épreuve et surtout un temps de « maturation » pour toute grande œuvre. Gloire à CELUI qui permet TOUT.

L’essentiel de la Charte de Lomé
La charte aborde entre autres les aspects sine qua none relatifs à :
– La prévention
– La création d’un fonds
– La coopération sous régionale et continentale
– Les échanges d’informations
– L’amélioration de la capacité d’intervention
– La création d’un comité de 15 ministres pour le suivi
– Etc.

Accélérons les ratifications
La suite s’avère toute aussi importante – sinon plus- que l’adoption et la signature de la Charte. Il s’agira d’œuvrer à une rapide ratification par les parlements des pays africains. Une autre paire de manche, me diriez-vous. Mais je veux continuer sur le feu de l’optimisme que nous enseigne le parcours de la Charte pour espérer que nos Chefs d’États et de Gouvernements, qui ont fait preuve d’un grand sens de responsabilité à Lomé, sauront déployer tout le trésor de persuasion nécessaire auprès de leurs parlements respectifs en vue d’une opérationalisation accélérée.

Panels de haut niveau
Enfin, aucours de ce sommet, ce samedi, deux panels de haut niveau se sont exercés sur les thèmes suivants: Panel 1: Les enjeux de la sécurité et la sûreté maritimes en Afrique, modéré par le brillant Alain Foka, journaliste à RFI. Panel 2: L’économie bleue : atouts et défis pour l’Afrique, sous la conduite de Mr Amobé Mévégué, très « percutant » journaliste de France 24, TV5 Monde et promoteur de Ubiznews.
Le gouvernement togolais m’ayant fait l’honneur de me confier la conception intellectuelle desdites assises ainsi que de me retenir au titre de ses illustres conférenciers, je partagerai avec vous dans les tous prochains jours, les grandes réflexions de nos travaux …
Reckya Madougou

 

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