Le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) naissait au Togo le 25 Janvier 2014, après plusieurs semaines de tests de recrutement auxquels a été soumis son personnel. En rédigeant ces lignes, j’ai le souvenir ému des visages qui passaient tour à tour convaincre les membres du jury de sélection après avoir réussi l’étape du cabinet de recrutement. Avec la très brave ministre Victoire Dogbé, nous avions été particulièrement marquées par l’allant d’une jeune femme comptable, qui ne se laissait guère intimider ni déstabiliser, en dépit du stress inhérent à une telle opération. Bien que nous ayions trouvé meilleur profil au poste auquel elle s’était portée candidate, tellement elle en avait dans la tête et les tripes, tellement elle en voulait, que nous avions décidé de lui donner sa chance au sein de l’équipe en cours de constitution. Elle occupe aujourd’hui un poste d’encadrement à la direction du fonds: Assistante du Directeur Général en mobilisation de ressources. Elle est très polyvalente de par son potentiel. À ce jour le jury ne s’est pas trompé sur ses compétences. Mais hélas, les candidatures féminines à tous les postes étaient plutôt denrées rares, faute de qualifications requises… Mes chères amies, accrochez-vous à vos études!!!

Trois mois plus tard, le 26 avril 2014, le fonds lançait son premier produit: Accès des Pauvres aux Services Financiers (APSEF). À la cérémonie bilan organisée le 9 mars dernier sous la présidence du Chef de l’Etat togolais, en présence des hautes autorités, du PDG de la BOAD, premier partenaire multilatéral du FNFI, de la RR du PNUD, du RR de la BAD, des diplomates, des Prestataires de Services Financiers, des bénéficiaires représentés, le formidable constat était que le FNFI a dépassé ses premiers objectifs. D’une prévision initiale de 300 000 bénéficiaires pour la première année, au 31 décembre déjà, les institutions de microfinance partenaires du FNFI en comptaient 331 000, en seulement huit mois d’activités, avec 100% des 35 préfectures du Togo couvertes. Le Président de la République, après les félicitations, n’a pas toutefois manqué d’exiger, au FNFI et à ses partenaires, de veiller à ce que tous les 3592 villages du Togo comptent des bénéficiaires d’ici à la fin de l’année 2015, tout en insistant sur les règles de professionnalisme et sur le respect des obligations contractuelles, dont en bonne place figurent les recouvrements. Il est d’ailleurs heureux de noter qu’à ce jour, les IMF aient remboursé 100% des échéances en lignes de crédit dues au FNFI.

Fournir des services de crédit et d’épargne adaptés à leurs besoins et situations, pour l’autonomisation des femmes et hommes défavorisés, leur assurer une éducation entrepreneuriale et financière, mettre en place des mécanismes d’accompagnement et de sécurisation de lignes de crédit au profit des institutions de microfinance partenaires…telles sont les missions essentielles que la jeune et efficace équipe du FNFI s’emploie à accomplir au quotidien avec des résultats élogieux. Les mérites de cette équipe me rappellent fort bien ceux de l’équipe du Fonds National de la Microfinance (FNM) au Bénin, constituée également grâce à des procédures techniques de recrutement et non pas politiques. Le FNM en 2012 fut la première initiative publique de microfinance en Afrique à être certifiée Iso 9001. Une fois de plus, la preuve est établie, que faire confiance à une jeunesse africaine bien formée, garantit des résultats au delà des espérances, soucieuse qu’elle est de faire ses preuves..

Mais c’est également pour moi l’occasion de faire le constat selon lequel, l’une des conditions clé du succès des entreprises/organisations, est l’implication des structures compétentes dans le processus de recrutement de leur personnel, en évitant au maximum la prévalence des liens sociaux (régionalisme, tribalisme, appartenance politique ou religieuse, etc.). Je ne connaissais pas au préalable les jeunes recrutés au FNM ni au FNFI mais j’ai eu pour les premiers et ai pour les seconds du plaisir à collaborer avec eux.
Mes chers amis, une instruction de qualité est primordiale. Elle s’acquiert à l’école mais il faut en sus développer ses potentialités. Faire de bonne études et se battre sans désemparer vous ouvrira à n’en point douter des portes. Détournez-vous des chemins éphémères.
Puisse le parcours des jeunes qui animent le FNM et le FNFI vous inspirer…