Béninoises, Béninois
Mes chers compatriotes
Chers amis du Bénin

L’emprisonnement tout aussi arbitraire que les conditions d’interpellation de Bio Dramane Tidjani alias BDT et de Mamandou TIDJANI témoignent de l’absence d’indépendance et d’impartialité de notre justice. Les charges retenues contre ces membres du parti « Les Démocrates » pour les jeter en prison n’ont jamais été étayées et leur emprisonnement est motivé par des considérations politiques.

Au demeurant, BDT a commis un seul « crime » : être membre du parti « Les Démocrates » et proche collaborateur de la candidate dudit parti à l’élection présidentielle que je suis.
En effet, Bio Dramane TIDJANI et Mamandou TIDJANI sont plutôt des otages politiques. Car, ils ont été privés arbitrairement de liberté en violation de toutes les lois et procédures pénales en République du Bénin.

Aucun fait constitutif d’infraction, encore moins relevant de crime d’«association de malfaiteurs et terrorisme » n’a pu être constaté à leur encontre et n’est ressorti durant toutes les auditions. Il n’est question ici que d’accusations tout simplement fantaisistes et sorties de l’imaginaire d’un Procureur Spécial et d’une justice sous ordre et dont les acteurs répondront demain de leurs multiples forfaitures contre les honnêtes citoyens et contre ce peuple épris de justice et de paix.

On parle de terrorisme et d’association de malfaiteurs alors qu’au cours des enquêtes préliminaires il n’en a jamais été question. Le procureur de la cour d’exception CRIET n’a même pas daigné comme à son accoutumée recevoir les avocats pour leurs observations.

Je rappelle que BDT s’est présenté de lui-même (sans ses avocats à la première convocation de la CRIET) contre même tous les conseils de fuite qui lui étaient prodigués par des personnes avisées habituées aux agissements de la justice injuste au Bénin depuis 2016. Un terroriste peut-il répondre librement à une convocation qui plus est irrégulière que le procureur du tribunal spécial, lui adresse ? PATHETIQUE.

Par ces montages grotesques qui n’intimident plus personne, il ne fait aucun doute que c’est la candidate du parti Les Démocrates qui est visée. Il nous revient d’ailleurs avec insistance que d’autres personnalités autour de la candidate ainsi que moi même seront arrêtées sous peu. Mais rien de tout ceci n’émousse mon ardeur à l’œuvre de la restauration de tout ce qui nous rendait naguère si fiers.

En tout état de cause, mon combat pour le minimum humain (à tout le moins) pour chaque béninoise et chaque béninois sur fond de justice sociale n’en est que renforcé.

Après le département des collines très attaché à l’intégrité du président d’honneur de « Les Démocrates », l’ancien président Boni Yayi, aujourd’hui les arrestations arbitraires sont de nouveau concentrées sur son parti et autour de ma ville d’origine, Parakou. En l’espace d’une petite semaine, nous en dénombrons trois.

Pire, près de 600 forces de l’ordre seraient déployées à Parakou. Une ville paisible en état de siège dont le seul tort est d’avoir l’une de ses filles candidate à l’élection présidentielle. Le président Hubert Maga, premier président à l’orée de l’indépendance de notre pays, lui même originaire de cette belle ville cosmopolite où vivent en paix presque toutes les ethnies du Bénin se retournerait dans sa tombe.

C’est ma modeste candidature qui dérange autant un régime qui se dit aussi puissant? Avec ces actes, le Bénin de Patrice de Talon choisit une fois encore d’ignorer les principes fondamentaux relatifs à l’état de droit. Notre volonté de participer à l’élection présidentielle ne devrait pas justifier autant de menaces et d’intimidations.

J’en appelle à l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante et impartiale pour faire la lumière sur les motifs et circonstances de ces emprisonnements, et pour déterminer les responsabilités sur les violations des droits humains.

Le pouvoir manie le harcèlement judiciaire pour forcer le passage et négocier contre libération de ces otages. Mais, en bon démocrate, nous leur opposerons un refus, tant qu’ils confisqueront le processus électoral. Notre préalable demeure aujourd’hui la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et l’organisation d’un dialogue franc et inclusif.

Reckya Madougou

Les démocrates

#DialogueInclusif