J’ai eu le privilège de participer, en tant que marraine, à la cérémonie de consécration de la promotion 2015 des jeunes leaders formés dans le cadre d’un programme salutaire d’édification de la jeunesse aux techniques du leadership, initié par la Fredich-Ebert Stiftung, aux côtés du Premier Ministre, de l’Ambassadeur d’Allemagne, du Représentant Résident de la fondation et face à un impressionnant parterre de personnalités du monde politique et social.
Pour moi, l’occasion était rêvée, d’indiquer aux récipiendaires, que la meilleure façon d’éprouver leur leadership est de rejeter l’assertion populaire qui fait passer la jeunesse pour la relève! Il s’agit là d’une supercherie sociétale, tendant à maintenir les jeunes en hibernation, en leur faisant croire à un avenir meilleur. Mauvaise interprétation du paradigme du « droit d’aînesse ».
Non, la jeunesse n’est pas la RELÈVE! La jeunesse incarne LE RELAIS! Tandis que la notion de relève s’inscrit dans l’avenir, celle de relais s’impose dans le présent, plus déterminante que jamais!
Oui, c’est aujourd’hui et maintenant que la jeunesse doit exercer sa pleine partition afin d’influencer inexorablement le cours de l’histoire. Si l’on espère des jeunes qu’ils demeurent des patients qui attendent sagement leur tour à l’hôpital, lorsque cet hypothétique tour viendrait, plusieurs générations de jeunes auraient été déjà sacrifiées, y compris la leur.
Cependant, cette jeunesse là qui veut et pourra construire son pays est une jeunesse qui doit pratiquer l’humilité et non l’arrogance, le sens de l’entraide collective et non la domination, ainsi que l’a rappelé à juste titre le Premier Ministre. Le leadership ne peut en aucun cas s’apparenter à un abus de pouvoir.
Somme toute, la jeunesse n’est pas que l’avenir. Elle est surtout l’artisan majeur du présent de toute nation en chantier. Les jeunes, dont j’ai effleuré l’engagement aujourd’hui au Palais des Congrès de Cotonou, ont suscité en moi de sérieux motifs d’espérance. À chacun sa brique dans l’édifice commun!