Certaines initiatives ingénieuses mises en route par de jeunes « moteurs » africains, ont encore particulièrement retenu mon attention récemment. Notamment celles présentées lors des rencontres Entreprendre avec l’Afrique du XXIème siècle, tenues en Normandie courant ce mois. En attendant de m’étendre sur chacune d’elles en détail, il y a matière à fierté pour notre continent mais surtout nécessité de mobilisation des matières grises (crowdsourcing / travail participatif) et des réseaux (réseautage), en vue de la promotion des projets novateurs et salvateurs allant dans le sens d’une croissance inclusive que nous appelons tous de nos vœux.

Ces jeunes talents de la diaspora africaine, qu’ils soient des entrepreneurs sociaux ou économiques, ont compris que difficile n’est pas synonyme d’inaccessible et que le chemin de leur réussite n’émanera pas des pouvoirs publics – dont le rôle se limite à la création de conditions favorables – mais il empruntera les abysses de leurs méninges et volera des ailes qu’ils déploieront eux-mêmes à leurs propres ambitions, tout en étant utiles à leurs racines, leurs pays, leur continent.

Pour avoir eu le privilège d’être approchée par eux et accepté d’apporter ma modeste contribution à la promotion de leurs projets de développement, qui du reste, rejoignent mes propres idéaux et combats, je peux témoigner de l’admiration que leurs projets suscitent ainsi que le respect qu’ils en imposent!

1- Le premier dont l’initiative me vient à l’esprit de partager avec vous est un jeune Congolais Michel Kalondji, qui ayant découvert il y a quelques années les vertus purifiantes du Moringa, une plante poussant à perte de vue dans nos pays, a fondé une association pour en introduire l’usage en tant qu’assainissant hydrique dans les communautés où l’accès à l’eau potable est une sinécure. Car cette plante, simplement introduite dans une eau insalubre à la base, la rend potable. Et cela ne coûte rien.
J’ai coutume de plaider pour la prévalence de mesures ne nécessitant pas de grands moyens, en attendant l’avènement des grands progrès, sinon des générations entières continueront à être sacrifiées du fait des corollaires de la pauvreté.
Président de l’association Mayi Yetu, monsieur Kalondji s’est engagé pour la purification de l’eau dans certains villages du Togo et nous avons convenu d’œuvrer ensemble à étendre le projet à un grand nombre de villages du Bénin, du Togo et ailleurs. Vous aussi pouvez agir en vous informant et en y sensibilisant les communautés atteintes des maladies véhiculées par l’insalubrité de l’eau, telle que l’ulcère de Buruli.

2- Le second talent qui m’inspire ensuite est Béninois: Maxime Dossa. Son projet DEFI DIASPORA BENIN est une opération de crowdfunding (financement participatif ) associant la diaspora béninoise de France pour financer des micro entrepreneurs, majoritairement des femmes (de Très Petites Entreprises / TPE) au Bénin. L’objectif principal du projet est de positionner la diaspora d’un pays comme une source non négligeable de financement de l’économie locale des pays d’origine des migrants.
Vous comprenez donc mon multiple intérêt pour une telle initiative, de surcroît appliquée au domaine de la finance inclusive, à l’œuvre du financement à moindre coût des TPE. Ces TPE constituant la majeure partie du secteur privé en Afrique, la formalisation des économies en développement passera nécessairement par l’accompagnement des TPE, car plus elles grandiront, mieux elle se formaliseront et leurs impacts sur les PIB (Produits Intérieurs Bruts) se feront davantage ressentir, tout comme sur les indicateurs du chômage.
http://diasporabenin.ledefisolidaire.org/

J’évoquerai dans mes prochaines publications d’autres rencontres ingénieuses qui méritent d’être soutenues.

Photo  de Jean Pierre Sageot (Rencontres Entreprendre avec l’Afrique du XXI ème siècle )