L’Association des jeunes handicapées du Bénin a célébré ses dix années d’existence au siège du 7ème arrondissement de Cotonou. Entre festin et perspectives, une place importante a été accordée à la présentation au public de l’approche innovante d’appui dont l’association bénéficie de la part de sa marraine Reckya Madougou. Une approche qui autonomise qualitativement cette couche marginalisée.

reckya-madougou-automisation-des-handicapes« Notre marraine Reckya Madougou nous fait beaucoup de choses. Elle nous aide énormément et d’une manière particulière. Plutôt que de nous donner du poisson, elle nous apprend à pêcher. Il y a beaucoup de personnes qui ne font que donner de l’argent aux personnes handicapées. Mais ce n’est pas ce dont les handicapés ont besoin ». C’est avec un large sourire que Puchérie Saïzonou proclame sa totale satisfaction après trois ans de parrainage de l’ancien ministre Reckya Madougou. Pour la présidente de l’Association des jeunes handicapés du Bénin, grâce à son parrainage, plusieurs projets ont été déjà exécutés et d’autres sont actuellement en cours d’exécution.

Elle se félicite de la considération que la marraine témoigne aux handicapés. « Notre handicap n’est pas le pire des handicaps. Le pire des handicaps, c’est celui de ne pouvoir aimer son prochain même s’il est différent de nous. Et beaucoup de personnes en sont victimes. Quant à nous, nous travaillons comme toute personne normale et nous refusons l’aumône », a insisté la présidente.

L’appui dont se réjouit la présidente de l’Ajhb est financier et commercial.

 

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En effet, après que l’association ait demandé et obtenu en 2012 le parrainage de l’ancien ministre de la microfinance, de l’emploi des jeunes et des femmes, elle lui a soumis un projet concret et réaliste impactant un nombre important de personnes. La marraine a alors introduit ladite association au Fonds National de la Microfinance pour des renforcements de capacités techniques et financières.

Puis à sa sortie du gouvernement elle a élaboré elle-même un projet d’autonomisation des handicapés en faveur de l’AJHB qu’elle a entièrement financé sur fonds propres. Après son idée de projet en faveur de l’AJHB, elle en a suivi la réalisation étape par étape. Il s’agit d’un projet de fabrication de produits cosmétiques inspirés de notre patrimoine. Le premier volet concerne les savons noirs communément désignés « koto » en formule améliorée, dénommé par elle secret éclat, aux nombreuses vertus pour l’éclat de la peau.

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Sous son impulsion et son coaching, les membres de l’association ont été formés à la fabrication de cette variété particulière de savon noir aux plantes et au miel pour lequel elle a aussi fait concevoir un emballage exportable. Une fois le produit fini obtenu, Reckya Madougou ne s’arrête pas en si bon chemin. Elle en devient personnellement le VRP, en fait la promotion sur divers supports publicitaires dont les blogs de conseils beauté gratuits qu’elle anime elle-même par passion, lesquels blogs sont visités par des millions de personnes en Afrique et issus de la diaspora. Puis elle expose les savons dans les rayons de son Showroom Glam by RM à Ganhi pour la distribution en gros et au détail.

reckya-madougou-automisation-des-handicapes-03« Actuellement, la demande est si forte que nous sommes presque contraints de penser à améliorer nos moyens de production. Le savon de l’AJHB est vendu aussi bien en France qu’aux Etats-Unis d’Amérique et c’est l’occasion de remercier notre clientèle et l’encourager à promouvoir ce savon autour d’elle pour le bien-être des handicapés », indique l’expert international en finance inclusive.

Mais le plus inédit dans ce projet est que tous les bénéfices issus de la commercialisation du produit sont intégralement fréquemment reversés à l’association.Reckya Madougou a déjà délivré plusieurs chèques à l’AJHB dans ce sens. « Il faut travailler à l’autonomisation des handicapés. Il s’agit d’éviter  l’assistanat en faveur du social productif. Ce que je conseille souvent aux Chefs d’Etat qui sollicitent mon expertise sur le continent africain, c’est de maximiser plutôt dans les budgets nationaux la proportion destinée à la capacitation des couches démunies pour une croissance inclusive », a expliqué la marraine. Il s’agit pour elle de promouvoir l’économie sociale marchande.

L’autonomisation des handicapés passe donc par un appui pour qu’ils puissent être actifs dans le circuit de production.

C’est d’ailleurs au nom de cette autonomisation que la marraine a publiquement remis à l’association une nouvelle enveloppe financière représentant les bénéfices de la vente de leur dernière production en date, majorée d’un bonus en guise d’encouragement. « Ce n’est pas un don mais un mérite. Mon souhait est que ce geste contribue davantage à l’autonomisation des personnes handicapées et inspire d’autres projets de cette nature », a signifié la marraine qui a par ailleurs martelé que « les handicapés de notre pays ne sont pas ceux qui portent un handicap reconnu mais plutôt ceux qui font montre d’une pauvreté d’esprit et n’ont pas le sens du partage ni de la construction de leur pays ».