Le Bénin gagnant à la Riviera Golf

Cet après-midi du lundi 18 avril 2016, à Abidjan, dans la résidence du Président Alassane Ouattara, à la Riviera Golf, Le Miséricordieux a encore agi en faveur du Bénin. Assister à la scène mémorable d’une étreinte que tous les témoins avions ressentie comme très sincère, m’a rendue fière d’être béninoise, très fière des Présidents Talon et Yayi. Mais avant tout, à tout Seigneur, tout honneur. Je voudrais ici témoigner ma profonde admiration à deux leaders de notre sous région, qui jouent un rôle remarquable quant à la stabilité de notre espace commun, et singulièrement celle du Bénin. Il s’agit des Présidents Allassane Dramane Ouattara et Faure Essozimna Gnassingbé. Leur leadership est inspirant et conforte ma conviction selon laquelle l’Afrique détient en son propre sein les solutions à ses défis. La coopération sud sud, voire africano-africaine est notre salut.

Revenons au fait. Aujourd’hui à l’instar de tous ceux qui ont eu l’horrible privilège d’assister impuissants – en dépit des efforts des uns et des autres – <<aux feux de l’amour >> de nos deux illustres compatriotes Talon et Yayi, les voir s’aimer, s’admirer, puis se détester, s’affronter, voire être les victimes d’un tel drame, j’avoue que j’avais quelques appréhensions ce matin. Je redoutais soit une rencontre houleuse, ou des conciliabules hypocrites. Mais il n’en est rien!
Cet après midi du lundi à la résidence du Président Ouattara, Madame Dominique Ouattara, une grande dame très avenante, a remarquablement reçu tous ses convives, avec des mots d’attention pour chacun. Au demeurant, c’était un repas <<familial>>, ambiance <<bon enfant>>, en témoignent les moments de « fous rires » réguliers entre les Présidents Talon et Yayi au sortir de leurs échanges, démontrant que leurs accolades – plutôt leurs étreintes- auxquelles nous assistions n’étaient guère factices.

J’écrivais plus haut que je suis fière de mon pays, n’est-ce-pas?
Ce n’est pas tout. Je veux exprimer un hommage mérité au Président Boni Yayi. Sa disponibilité d’esprit et sa spontanéité ont rendu le miracle possible. Le Président Talon pour sa part fut très émouvant lorsqu’il fit la promesse à son prédécesseur, aux côtés de ses pairs de la Côte d’Ivoire et du Togo, et ce, face à la presse internationale, <<de bien diriger le Bénin, de bien en prendre soin>>… Il me plait d’affirmer, sans risquer de me tromper, que le nouveau rapprochement entre les deux hommes d’Etat n’a pas eu lieu le 6 avril, qui du reste, est une date à résonance protocolaire dans pareille circonstance.

Mais ce jour, 18 avril, nous avions été les témoins honorés d’heureuses retrouvailles de deux vieux copains qui se sont parlés très franchement dans une ambiance détendue. Glorifié en soit Le Seigneur. Bien entendu que le chemin est encore long et épineux mais nous assistons ainsi à un nouveau départ pour lequel chaque parti et les partisans doivent mettre des leurs. Comme me confiait à juste titre le ministre d’Etat Hamed Bakayoko, avec le sens de la formule à la sauce du célèbre humour ivoirien, que je me contenterai de paraphraser comme suit, de pareilles images entre nos leaders doivent être bien montrées aux militants zélés de part et d’autre afin de décrisper les relations à leur niveau également et d’éviter les dérapages. Il sait de quoi il parle!

 

Je ne saurais indiquer un terme à ces moments d’émotion que je me plais à partager avec vous, sans inviter les thuriféraires des deux camps à la retenue. Aujourd’hui le Président Talon tient les rênes du Bénin et ne saurait s’affranchir de l’expérience de son prédécesseur. Mieux, la réussite des réformes nécessite un climat apaisé pour lequel l’implication personnelle du Président Yayi est indispensable si nous ne voulons pas encore assister à des tensions larvées. De même, les partisans du Président Boni Yayi devraient comprendre qu’ils ne servent pas sa cause en s’en prenant à l’Etat qu’incarne aujourd’hui une nouvelle équipe dirigeante. Fort heureusement nos deux champions se sont promis d’échanger fréquemment au sujet de l’avenir du Bénin. Bien des susceptibilités pourraient donc être de ce fait évitées.
<<Elle n’est pas belle la vie ?>>.


 

Reckya Madougou